D’espace et de silence

Maison et falaise – le refuge

En juin dernier, j’ai présenté l’exposition D’espace et de silence à la galerie Espace Solo aux Îles de la Madeleine. Comme une fenêtre sur l’espace qui nous entoure, cette exposition présentait un regard bien personnel sur ce territoire insulaire, territoire aux limites définies où on peut y voir grandeur et espace à perte de vue.

Ma pratique artistique s’inspire du milieu maritime, du vent, de ses lagunes enneigées, etc. Par la couleur et le geste, je traduis mes impressions: un coup de pinceau trace le nuage, un lavis, la brume, un tache, le bateau. Mon travail se nourrit également de l’expérience humaine, ces éléments deviennent aussi des symboles pour représenter la nature humaine, ses états d’âme et ses humeurs.

De plus, devant certains événements et l’actualité mondiale bouleversée et bouleversante des dernières années, il m’est devenu impératif de créer pour cette exposition des espaces où le cœur peut s’apaiser et continuer à croire au mieux-être de l’humanité. J’ai donc voulu créer des tableaux qui portent à la contemplation et inviter celui qui regarde à imaginer des lieux dans lesquels il peut circuler et s’y déposer.

 

Trace

En mémoire de notre ami Lucien

Passage, ligne de vie, trace. Tout me parle de la vie et aussi de la mort. Il y a quelques jours, notre ami Lucien est décédé des suites d’une maladie.  Son départ me chamboule, moi et beaucoup d’autres, parce qu’il était jeune, généreux, talentueux et surtout amoureux de la vie. Dans ces moments, ce qui me console c’est de penser que la vie est un passage où chacun y laisse sa trace et, qu’au delà de cette vie matérielle, la vie continue sous une autre forme, impalpable, invisible, silencieuse.

Je te souhaite une bonne et belle route Lucien et, crois-moi, tu as laissé une trace d’amour sur la terre de tes îles chéries.

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Trace  (art nature, Îes de la Madeleine, été 2017)


La blancheur du silence

 Techniques mixtes sur toile, 76cm x 122 cm, 2015

LE PONT DE GLACE, 2015

Depuis le 4 mars 2015, je présente à la Galerie de La Méduse, aux Îles de la Madeleine, une exposition intitulée La blancheur du silence. Cette exposition regroupe des œuvres inspirées de l’hiver insulaire, de cette immensité qui nous entoure et qui invite au silence et à la contemplation. Je me suis laissée inspirer par cet épais couvert de glace qui recouvre l’eau bleue jusqu’à perte d’horizon, par les journées de blizzard qui blanchissent nos fenêtres, par la lumière des jours ensoleillés. La blancheur du silence, c’est aussi un regard sur le temps qui passe, sur les passages qui rythment nos vie et sur la mer tantôt blanche tantôt bleue qui colore la vie insulaire. Et comme pour faire écho à cet espace vaste et insondable, j’ai écouté le silence.

L’exposition se poursuit jusqu’au 11 avril 2015.

Galerie de La Méduse

638, route 199, Havre-aux-Maisons Îles de la Madeleine, Québec

http://www.meduse.qc.ca/

L’un et l’autre

Écouter le silence

Écouter le silence

« L’être et le néant (le vide et la forme) s’engendrent l’un l’autre … Cette notion est perceptible en tout processus créatif, se retrouve évidemment illustrée dans son absolu par la calligraphie chinoise et japonaise où le trait, jaillit de rien, fuse, noir, du pinceau et du geste et emprunte l’espace, blanc, du papier, vite, avant de repartir dans le vide. Rythme du faire et du non-faire. Intervalles du là et du pas là. Le spectateur se situe à la frontière.

Entre chaque battement de cœur court le silence. »

Marc de Smedt, extrait du livre Éloge du silence

La Fabrique culturelle

À chaque été depuis plusieurs années, je travaille en nature pour créer des œuvres éphémères en utilisant les matériaux que je trouve sur la plage. C’est un moment privilégié durant lequel le travail avec la matière me porte à créer autrement et m’amène de nouvelles pistes de réflexion. Par conséquent, mon travail en nature et en peinture sont étroitement liés. La Fabrique culturelle, la plateforme numérique produite par Télé-Québec a dernièrement mis en ligne une capsule-vidéo présentant brièvement mon travail artistique. Je partage.

http://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/2583/carole-piedalue-artiste-insularisee

Et passent les saisons

L’exposition Et passent les saisons est un regard sur le temps qui passe, sur les passages parfois obligés qui rythment nos vies et bien sûr, sur la mer tantôt blanche tantôt bleue qui colore la vie insulaire.
« Vivant depuis plusieurs années aux Îles de la Madeleine, je suis fascinée par la nature du milieu insulaire, par la mer qui nous entoure et qui rythme nos saisons. »

Cette exposition est présentée au Restaurant La Table des Roy ,
1188 chemin La Vernière , îles de la Madeleine jusqu’au 27 septembre 2014 ( heures de visite: 15h à 17h du lundi au samedi).

 

 

Crédit photos: Édouard Leblanc

Un air d’été

Aujourd’hui il y a chez moi un air d’été : le soleil et le vent léger, les deux mains qui s’apprêtent à jouer dans la terre du jardin, les oiseaux chanteurs, les fleurs de fraises qui tapissent le terrain et, par-dessus tout, le vert et le bleu. Ce matin, le café à la main, je regarde par la fenêtre les buttes vertes côtoyant la mer qui scintille de tout son bleu. Alors pour moi, l’été est vraiment là et m’enchante .

(L’eau vive, Acrylique sur toile, Carole Piédalue, 2014)

 

Les marcheurs

J’ouvre des routes  je jette des ponts
Je prends des images de chaque événement
J’invente un paysage pour chaque âge …
(Extrait du poème Ode au St-Laurent de Gatien Lapointe)

 

 

Peindre le blanc

Le printemps est tardif, tout le monde en convient. La semaine dernière, la tempête a balayé les îles et le vent a soufflé si fort que la maison a bougé sous les rafales. On nous annonce une autre perturbation pour les jours qui viennent, aussi, avant que le vent s’élève, je vais marcher jusqu’au bord de la côte à la Belle-Anse. Un épais couvert de glace recouvre l’eau bleue. La glace s’étale, blanche, jusqu’à perte d’horizon. Plus rien ne bouge, instant magique. Le temps est suspendu. Et comme pour faire écho à cet espace vaste et insondable, j’écoute le silence. Blanc. Impressionnant.

Au cours des dernières semaines, j’ai relu quelques textes de Christian Bobin. J’aime sa façon de nommer l’espace de création et plus spécifiquement la période d’incubation : « …cette vie immobile dont notre vie agissante n’est que l’escorte bruyante. Tout vient de là. Tout sort de ce temps silencieux… » Bobin parle en ces termes de la période inconfortable et pourtant essentielle du processus de création. Ce temps de latence nécessaire où les idées et les solutions prennent place à notre insu. Dans son livre Éloge du silence, Marc de Smedt, nous dit, quant à lui, que « La neige, c’est le silence blanc ». Intéressant. Associer l’hiver à cette période de création me semble tout à fait à propos si on pense, par exemple, à cette saison blanche où tout semble arrêté, à cette mer de glace immobile sous laquelle le mouvement de l’eau, présent, demeure imperceptible,… Tout compte fait, cette idée me réconcilie un peu avec cette saison qui ne cesse de s’étirer.

Après avoir longuement contemplé l’océan gelé, après la neige, le grésil, le verglas et les vents qui ont déferlé sur les îles au cours des derniers jours, je retournerai peindre le blanc dans le silence de l’atelier.
Les crocus sortiront bientôt sur le bord de la galerie et, à ce moment, le printemps sera vraiment arrivé.
Références:
Bobin – Boubat, Donne-moi quelque chose qui ne meure pas, Édition Gallimard, 1996.
De Smedt, Marc, L’éloge du silence, Édition Albin Michel, 1986.

Lien

Bienvenue!

Je vous invite à parcourir mon nouveau blogue, un espace pour partager avec vous quelques aspects de mon univers artistique. Vivant aux Îles de la Madeleine, petite terre fragile au milieu du golfe St-Laurent, je vis de vents et de marées, d’île et de grands espaces. Ce quotidien colore mes images et  en teinte parfois mes réflexions.

Du 30 janvier au 23 mars 2014, je participe à l’exposition collective Montréal : vues de la ville, présentée par la galerie Beaux-Arts des Amériques, Montréal, Québec. Un texte accompagne mes tableaux :

Montréal, c’est la ville où j’ai grandi. Avec les années, elle est devenue pour moi un lieu de passage où j’y fais plusieurs fois l’an des allers-retours. L’éloignement me fait voir la ville autrement…j’y remarque le fleuve, les routes et les ponts qui la relient au reste du territoire. À chaque retour, au loin, Montréal se dresse devant moi puis, rapidement, je plonge dans son effervescence.

Pour en savoir plus sur l’exposition: Galerie Beaux-arts des Amériques